C'est foutûment agaçant de ne plus savoir quoi dire. Face à face, l'air gêné, rougir un peu, prendre un air bête puis sérieux.

Sérieusement atteint et envie de crier. Crier un tas de choses qui brûleraient les mots et leur politesse. Sérieusement envie de briser ce silence à coup de gestes.

Les "presque", les "peut-être", les "on sait jamais", "on verra bien", "pourquoi pas ?"

Ne pas savoir ce qu'on veut, souffrir de ne pas trouver, crier d'avoir trop cherché. A coups de pieds dans les autres, dire que c'est de leur faute et faire avec...tout le temps et n'importe comment. S'auto-détruire en croyant que la vie empire. Retenir chaque coup de trop, avouer que c'était du faux, du surjoué et retourner se planquer. Lâcheté étouffée et rage exacerbée. Le pourquoi du comment de notre mordant.

     Ils ont le fou rire, tu trouves ça ridicule. Comment peut-on seulement sourire, devant ce qui fait, que les gorges sont serrées ? Ils ont le rire nerveux et toi, tu préferes fermer les yeux. C'est insupportable...Voir ces gosiers déployés, ces yeux exorbités...ouais, c'est à gerber. Tu tournes les talons pour ne pas être garant , mais leur pliage en 4 est trop bruyant. Tu les emmerdes tous ces gens et leur exhibition de dents. Tu les emmerdes tous ces cons et leur ride sur le front.

 

On parle, mais jamais on ne dit.

On entend, mais jamais on n'écoute.

On regarde, mais jamais on ne voit.

On frôle, mais jamais on ne touche.

On veut, mais jamais on ne prend.

On espère, mais jamais on n'agit.

On regrette, mais jamais on n'oublie.

On respire, mais jamais on ne vit.